Maria João Pires

Si en juin dernier, lors d’un entretien accordé à France Musique, Maria João Pires avouait redouter que « peut-être, dans quelques années, il n’y [ait] plus d’artistes classiques », cette sombre prédiction ne semble pas encore s’être abattue sur les cieux de Verbier. Question d’altitude ? Pas vraiment car, le 20 juillet, les deux solistes présents sur la scène des Combins ne devraient pas manquer de faire monter la température. De quoi couper court à ce destin soi-disant implacable, par ailleurs au coeur de la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski programmée en seconde partie de soirée et dans laquelle le compositeur évoque à travers un motif récurrent « la soumission inéluctable devant le destin ou, ce qui revient au même, devant la prédestination inéluctable de la Providence » ?

(suite en bas de page)

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Radio Classique
AVEC LES ARTISTES DU VERBIER FESTIVAL

Enregistrement en public
à l’Experimental Chalet,
avec Pauline Lambert

(25 places disponibles)

AUJOURD’HUI EN COMPAGNIE DE :

15:30
JULIEN QUENTIN
PIANISTE

ANTOINE TAMESTIT
ALTISTE

Highlights

Maria João Pires

L’art en vue d’un monde meilleur

Deux monstres sacrés du paysage classique investissent en effet les lieux : au pupitre et pour des débuts très attendus au festival, le chanteur Plácido Domingo qui, au-delà de présenter une carrière lyrique exceptionnelle tant par le nombre vertigineux de rôles incarnés que par sa longévité, se tourne avec grand succès depuis quelques années vers la direction. À ses côtés, la légendaire pianiste portugaise Maria João Pires justement, dans l’un de ses répertoires de prédilection, Beethoven, dont elle interprètera le virtuose Troisième Concerto. Son ange-gardien en quelque sorte puisque le compositeur l’avait propulsée sous les feux des projecteurs dès 1970 lors du concours, brillamment remporté par la musicienne, organisé à Bruxelles à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance. Il l’avait également accompagnée lors de son récital du 25 juillet 1994, donné dans le cadre de la première édition du Verbier Festival.

Le destin semble aussi en avoir voulu autrement lorsqu’en 2018, elle avait annoncé son retrait de la scène afin de se consacrer à son autre domaine de coeur, l’enseignement, avant d’y revenir peu après pour le plus grand plaisir des mélomanes : « Au fond, je n’avais pas terminé, j’ai dû revenir. J’avais besoin. Je n’avais pas fini », ajoutait-elle toujours sur France Musique. Un retour vivement attendu au Verbier Festival où elle n’était pas venue depuis de trop longues années et qui la verra pour la première fois s’y produire avec orchestre. « Les artistes sont responsables d’un monde meilleur », confiait encore Maria João Pires sur Radio Classique. Ce concert le démontre, elle y contribue assurément.

Anne Payot-Le Nabour

Maria João Pires au Verbier Festival 2023
Découvrez le concert de Maria João Pires

Publibagnes

Flyers

Pionnière de la mobilité douce

C’est une collaboration qui s’inscrit clairement dans l’optique de développement durable adoptée par le Verbier Festival. Partenaire depuis plusieurs années, la société bernoise Flyer n’a pas cessé de renforcer sa présence et d’augmenter la flotte de vélos électriques — une soixantaine cette année — qu’elle met à disposition de l’équipe du festival et des nombreux bénévoles, que l’on voit ainsi pédaler allègrement dans les rues de la station.

L’entreprise Flyer n’est rien de moins que la plus importante fabricante de vélos électriques de Suisse. Jugez plutôt : elle emploie 350 personnes sur son site de Huttwil (BE), produit 70 000 vélos par année et a une capacité de fabrication de 480 unités par jour. Globalisation oblige, les composants de ces engins de haute technologie proviennent de plusieurs pays européens et asiatiques, mais pour garantir la qualité suisse, l’intégralité du montage final se fait dans l’usine bernoise.

Pionnière et spécialiste de l’e-bike depuis le milieu des années 90, Flyer dispose maintenant d’une gamme forte de 25 modèles différents, qui va des vélos urbains comme de montagnes, en passant par les crossovers pour la randonnée et les engins pliables. Avec un large réseau de distribution en Suisse (quelques 300 revendeurs), ainsi qu’en Allemagne, en Autriche et dans les pays du Benelux, Flyer s’est positionné en leader sur le marché européen de la mobilité douce. Ce qui lui a d’ailleurs valu la récompense internationale : l’Eurobike Award.

Pour se maintenir au meilleur niveau et à la pointe de la technologie, Flyer investit beaucoup dans la recherche et le développement. Concevoir un nouveau modèle prend environ deux ans, pour aller du design à l’élaboration des caractéristiques et des lignes générales. Afin de les tester avant de les mettre en production, tous les nouveaux vélos sont imprimés en 3D afin de disposer d’un prototype qui s’approche le plus possible de la version qui sera commercialisée. Cette technique extrêmement précise et rapide permet la flexibilité nécessaire pour parvenir au produit fini répondant aux plus hautes exigences en matière de sécurité, de fiabilité et de durabilité, grâce notamment à l’utilisation de matériaux à la pointe des technologies respectueuses de l’environnement. Forte de cette stratégie environnementale et de sa responsabilité sociale, Flyer joue le premier rôle dans la promotion de la mobilité douce et écoresponsable.

James Baillieu

Faire vivre la mélodie et le lied dans le monde d’aujourd’hui

En concert à travers le monde, en musique de chambre ou aux côtés de chanteurs de premier plan, le pianiste James Baillieu assure également depuis dix ans les fonctions de chef du Programme de Mélodie/Lied de la Verbier Festival Academy. Il partage cet après-midi avec les étudiants de l’Atelier lyrique, à l’Église, un programme original qui associe voix et instruments.

Comme son homologue Caroline Dowdle (voir le Quotidien du 17 juillet), le chef du Programme de Mélodie/Lied participe au coaching vocal des jeunes de l’Academy : « Chacun des étudiants bénéficie d’un cours particulier par jour. Nous les préparons en amont des masterclasses, dès le 10 juillet. Puis, pendant toute la durée du Festival nous les aidons à s’approprier, et consolider, ce qu’ils apprennent de leurs professeurs Véronique Gens, Lise Davidsen, Neil Shicoff, etc. dont ils reçoivent tant de conseils et d’informations ! »

Comment est née votre vocation de coaching vocal ?
J’ai remporté dans ma jeunesse un concours international qui m’a offert une tournée de concerts. J’ai détesté la vie de soliste. Je me sentais trop seul. Je me suis alors tourné vers la musique de chambre et l’accompagnement vocal. La collaboration avec d’autres artistes, me porte au meilleur de moi-même, qu’ils soient instrumentistes, ou chanteurs. J’ai d’ailleurs créé un cours à la Royal Academy of Music de Londres pour les pianistes qui veulent jouer au sein d’ensembles. Concernant le coaching vocal, j’ai donné de si nombreux concerts de mélodies et de lieder que je peux guider les chanteurs tant sur le plan de la technique que sur le plan de l’interprétation. J’essaie de les aider à faire vivre le texte par les sons, les couleurs vocales, l’histoire que l’on raconte.

La presse fait l’éloge du caractère innovant de vos programmes. Que faut-il entendre par là ?
Pour ma génération et les suivantes, le récital de lieder ou de mélodies a une image intellectuelle, voire compassée. Je veux la moderniser, établir des passerelles entre ce répertoire et le monde actuel. Par exemple, j’ai tourné un film pour BBC 4 et SRF avec Benjamin Appl : un Voyage d’hiver de Schubert enregistré en Suisse, dans la neige, au col du Julier, à presque 3000 mètres d’altitude. Une tour éphémère aux lignes contemporaines y a été construite pour cinq ans. Son architecte l’a conçue à partir de bois et autres matériaux naturels. Dans un an, elle sera démontée pour être installée ailleurs. Nous avons voulu associer à cette image le cycle ultime de Schubert.

La mélodie et le lied nous racontent des histoires et nous parlent d’émotions humaines. C’est une part inestimable de notre patrimoine.

Propos recueillis par Laetitia Brancovan


Liliane et Christian © DR

Liliane et Christian Guéris :
60 ans de vie de couple et 30 ans de bénévolat

Liliane et Christian forment un couple emblématique des bénévoles du Verbier Festival. Ce couple tessinois et parisien s’est rencontré sur une piste de ski à Davos il y a 60 ans et ne s’est plus jamais quitté. Au service du Festival depuis sa création en 1994, le couple a eu l’occasion de découvrir et d’exercer toutes les fonctions de bénévolat : de l’accueil, aux stands d’information, en passant par chauffeurs et même pâtissiers ! Nous sommes fiers de compter des bénévoles aussi dévoués au sein de la famille du Verbier Festival et nous tenons à leur exprimer nos plus sincères remerciements.