Depuis juin 2023, je suis responsable des tournées internationales du Verbier Festival Chamber Orchestra. Il s’agit d’une nouvelle fonction, créée pour développer les projets et la notoriété de l’orchestre. Le VFCO est l’ambassadeur mondial du Verbier Festival et, grâce aux tournées, nous touchons des publics du monde entier, en faisant rayonner la magie de Verbier.
Mon histoire à Verbier a commencé en 2001, lorsque je suis venu jouer de la contrebasse au sein de l’UBS Verbier Festival Orchestra. Cette expérience a changé ma vie et m’a permis de goûter pour la première fois à la « grande époque », en jouant avec des chefs d’orchestre et des solistes extraordinaires et en faisant des tournées dans les grandes salles de concert du monde
Ayant été formé aux États-Unis, j’ai eu l’occasion de collaborer avec des musiciens du monde entier, ce qui m’a fait découvrir de nouveaux horizons. J’ai également rencontré ma future femme dans l’orchestre ! Lulu et moi avons joué dans le VFO, puis dans le VFCO, dans le cadre de nombreux projets merveilleux. En 2010, nous avons tous deux rejoint le Philharmonia Orchestra à Londres et nous nous y sommes installés. En plus de jouer de la basse dans le Philharmonia, j’ai été Président du Conseil d’administration et Directeur Général par intérim. Aujourd’hui, c’est à mon tour de mettre au service du Festival mon expérience. C’était spécial pour moi de venir l’été dernier avec mes deux filles et de leur montrer l’endroit extraordinaire qui a eu un tel impact sur ma vie.
Michael Fuller
Responsable tournées internationales du Verbier Festival Orchestra
Le principal trait de mon caractère:
L’empathie, la loyauté et un bon sens de l’humour
Mon principal défaut:
L’indécision
Ma principale qualité:
Je sais écouter de façon active
Mes héros dans la fiction:
Le Prince du Petit Prince
Mes héros dans la vie réelle:
Nelson Mandela
Ma nourriture et boisson préférées:
Steak et vin rouge
Ce que je déteste par-dessus tout:
J’ai une peur irrationnelle de marcher sous des échafaudages, ce qui fait d’une déambulation dans des villes comme New York une expérience particulièrement intéressante
Le don de la nature que je voudrais avoir:
Polyglotte
Comment j’aimerais mourir:
Paisiblement après une journée de safari
Ma devise:
Qui ne demande rien n’a rien
D’où vient cette maturité expressive, cette concentration de la pensée qui sublime les œuvres, travaillées dans le moindre détail mais restituées dans leur logique organique, avec autant d’aisance que de naturel ? », questionnait Le Temps.
Pour ceux qui souhaiteraient tenter de répondre à ces questions et auraient manqué les « Rencontres Inédites » auxquelles il participait avant-hier, une dernière occasion de l’entendre s’offre encore aux Combins ce soir, où il interprète, accompagné du Verbier Festival Orchestra placé sous la baguette d’Antonio Pappano, le Cinquième Concerto pour piano « L’Empereur » de Beethoven. Une œuvre qu’il a enregistrée sous le label Deutsche Grammophon et dont MusicWeb International saluait la « performance fascinante, magnifiquement jouée et, comme c’est toujours le cas avec Lim, parsemée de touches magiques qui lui sont propres ». Impériale, quel meilleur adjectif d’ailleurs pour qualifier la manière dont le jeune Coréen semble s’être emparé de la scène pianistique internationale : en 2022, il est ainsi devenu le plus jeune lauréat de toute l’histoire de la compétition à remporter la Médaille d’or du Concours Van Cliburn, à seulement dix-huit ans, après avoir décroché le deuxième prix et le prix spécial Chopin du Concours de Cleveland dans la catégorie jeunes artistes, faisant dans la foulée ses débuts aux côtés des plus belles phalanges. Si la vingtaine est souvent l’âge des grandes histoires d’amour, celle que Yunchan Lim a entamé avec la musique paraît ne jamais devoir s’arrêter. Et il s’avère qu’elle est entièrement partagée…
Anne Payot-Le Nabour
MICHAEL TILSON THOMAS IN VERBIER
CAGE
The Seasons
TILSON THOMAS
Street Song
MAHLER
Symphony No. 3, Finale « What Love Tells Me »
Verbier Festival Chamber Orchestra
Verbier Festival Orchestra
Michael Tilson Thomas
Pete, 57 ans et sa femme Chohye 61 ans, venus de Nouvelle-Zélande.
Yilian Cañizares :
un Trio aux rythmes du monde
« Lorsque je compose, classique, jazz et rythmes afro-cubains se mêlent, c’est le reflet de mon parcours ». Talent charismatique, la chanteuse et violoniste propose avec son Resilience Trio un concert d’improvisation.
Vous avez développé une identité d’interprète qui associe, singulièrement, la voix et le violon. Pourquoi ?
La voix a été mon premier instrument à Cuba. Tous les samedis, je me produisais sur scène avec un groupe d’enfants. Puis, à sept ans, j’ai intégré une école de musique de la Havane où j’ai suivi, avec passion, une formation classique de violon. Le violon a vraiment été un coup de foudre. De là, grâce à des bourses, j’ai suis allée étudier au Venezuela, puis en Suisse aux Conservatoires de Fribourg et de Genève. Il n’était pas question cependant d’abandonner le chant, devenu donc indissociable du violon. Le chant, qui me permet d’exprimer avec des mots ce que je porte en moi.
Vous avez été qualifiée par Chucho Valdés de « l’un des talents les plus incroyables de la nouvelle génération de musiciens cubains ». Vous reconnaissez-vous dans cet éloge ?
Cuba imprègne ma musique, mais aussi ma trajectoire de citoyenne du monde. Depuis mon départ de la Havane à seize ans, j’ai dû m’ouvrir à d’autres cultures, apprendre des langues étrangères. Je suis maintenant installée en Suisse depuis vingt ans. Ma musique est métissée : Cuba, jazz et classique. Tout ce que j’aime s’y retrouve. Une Partita de Bach et une cérémonie folklorique de tambours cubains peuvent se mêler au sein d’une même composition. Je danse sur scène, j’aime le relationnel avec le public.
Mon Trio lui aussi est le fruit du métissage. Unique en son genre, il associe : voix/violon, un set de percussions cubaines et une guitare basse à deux manches dont les sonorités évoquent à la fois les instruments d’Afrique du Nord et la musique électronique moderne. L’album Habana-Bahia à partir duquel nous improviserons fait dialoguer ma culture natale et la scène afro-brésilienne de Bahia.
Vous avez créé votre Resilience Trio pendant la Covid. Pourquoi ?
La pandémie m’a apporté l’évidence que chacun d’entre nous était un acteur possible de changement (mais aussi de stagnation !), une idée que je voulais partager en concert. Les chansons de mon récent album Habana-Bahia, à partir duquel nous improviserons ce soir, parlent de notre humanité, des femmes, du racisme, ou de la menace qui pèse sur les mers. J’exprime ce que je vis et mon envie de le partager. Mes textes formulent leur message sociétal avec douceur, sans aucun jugement moral. La musique est dix mille fois plus puissante que la politique. Notre responsabilité est donc très grande.
Propos recueillis par Laetitia Le Guay-Brancovan
26.07 | 20:30 | Cinéma | Yilian Cañizares
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