Mendelssohn a composé ses huit volumes de Romances sans paroles entre 1829 et 1845. Il déclarait à leur sujet : « Si vous me demandez ce que j’avais à l’esprit… je vous répondrai : le chant tel qu’il est. Et s’il m’arrivait d’avoir certains mots à l’esprit pour l’une ou l’autre de ces chansons, je ne voudrais jamais les dire à qui que ce soit, car les mêmes mots n’ont jamais la même signification selon les individus ». Le Nocturne en ré bémol de Chopin de 1836 présente deux mélodies exquises, semblables à des chansons, accompagnées par des accords brisés. La mélancolique Ballade N° 4 avec ses subtilités harmoniques et sa profondeur émotionnelle, offre un lyrisme poétique similaire. Liszt, admirateur de Chopin, a adapté pour piano des extraits d’opéras de Wagner afin de les faire connaître à un plus large public. Son Liebestod recrée fidèlement les structures orchestrales chatoyantes de l’original sous la ligne de soprano. Les arrangements de Lugansky pour Götterdämmerung s’inscrivent donc naturellement dans cette lignée musicale.