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récital piano

KIRILL GERSTEIN

Chopin, Mehldau, Fauré, Poulenc, Liszt, Schumann, Kreisler

Le pianiste Kirill Gerstein revient à Verbier avec un programme combinant virtuosité et poésie, déchirement et exubérance.

Programme

FRÉDÉRIC CHOPIN (1810-1849)
Polonaise-Fantaisie en la bémol majeur op. 61

BRAD MEHLDAU (1970-)
Après Fauré N° 3 (Nocturne)

GABRIEL FAURÉ (1845-1924)
Nocturne N° 13 en si mineur op. 119

FRANCIS POULENC (1899-1963)
Trois Intermezzi FP. 71-118

FRANZ LISZT (1811-1886)
Polonaise en mi majeur S. 223 N° 2

Entracte

FRÉDÉRIC CHOPIN (1810-1849)
Fantaisie en fa mineur op. 49

ROBERT SCHUMANN (1810-1856)
Faschingsschwank aus Wien op. 26

FRITZ KREISLER (1875-1962)
Liebesleid (transcr. S. Rachmaninoff)

FRÉDÉRIC CHOPIN (1810-1849)
Grande valse en la bémol majeur op. 42

Bien que Chopin ait passé le reste de sa vie en exil à Paris à la suite de l’insurrection de novembre 1830 dans sa Pologne natale, sa musique a toujours été imprégnée des rythmes de danse nationaux. Sa Polonaise-Fantaisie de l’opus 61, d’une beauté bouleversante, mêle la danse à trois temps raffinée à des éléments d’improvisation. Sa Fantaisie en fa mineur de 1841 contient également des éléments d’improvisation, ainsi qu’un hommage plus sombre à sa patrie, en tissant des échos de l’un des chants révolutionnaires du soulèvement.  Le Nocturne en si mineur de Fauré, composé en 1921 alors qu’il souffrait d’une déficience auditive, est empreint de déchirement avec ses nombreuses suspensions dissonantes. Le Nocturne récemment composé par Brad Mehldau unit encore davantage Fauré et Chopin, faisant écho à la fois aux empreintes harmoniques de Fauré et aux textures inspirées de Chopin. Les trois intermezzi de Poulenc (1934-35) s’ouvrent sur un tour de force virtuose exubérant en do majeur. Les deuxième et troisième intermezzi, délicats, sont marqués par une mélancolie en ré bémol pour le N° 2 et une chaleureuse nostalgie, rappelant Fauré, pour le N° 3. Les deux polonaises de Liszt, composées en 1851, rendent un hommage manifeste à celles de son ami Chopin. Le N° 2 en mi majeur s’ouvre sur un drame similaire à celui de l’opus 61 de Chopin, mais il semble tout à fait plus lumineux avec sa tonalité de mi majeur et son étincelle de bravoure immédiate. La virtuosité est omniprésente dans l’Allegro rythmique qui lance les Faschingsschwank aus Wien (« Scènes de carnaval de Vienne ») de Schumann de 1839, porteur d’une grande portée émotionnelle. Cette émotion est ensuite contrebalancée par la Romance en sol mineur, qui suit et représente le mouvement le plus discret des sept mouvements. Les textures complexes de la transcription par Rachmaninoff de la valse nostalgique de son collègue violoniste Fritz Kreisler, Liebeslied ou « Tristesse de l’amour », datant de 1905, démontrent également une grande virtuosité. De même, la « Grande Valse » en la bémol majeur de Chopin, datant de 1840, que Schumann décrivait comme une « pièce de salon du type le plus noble », exige un haut niveau de maîtrise technique.