La seule première minute de la mélancolique Sonate pour violon de Debussy déploie un éventail de tempi, de dynamiques et de climats. Ses inflexions tsiganes et son énergie provocatrice contredisent les propos du compositeur qui qualifiait sa partition d’« exemple de ce que peut produire un homme malade en temps de guerre ». La sombre Sonate pour violon de Szymanowski est écrite en 1909, au début de la carrière du compositeur. L’Allegro moderato-Patetico, dramatique, est suivi d’un Andantino lyrique dont le centre est tout en pizzicati. Après un Nocturne imprégné de debussysme et de soufisme perse, la Sonate s’achève sur un Finale en tarentelle que Szymanowski retravailla en 1915 pour le rendre plus sauvage. La Première sonate pour violon de Fauré (1877), est remarquablement moderne pour son époque. Après un ardent Allegro molto, l’Andante passe de l’obscurité de ré mineur à l’extase de ré majeur. Suit un Scherzo espiègle, ponctué d’un trio mélancolique, avant un Finale fluide, aux multiples facettes.