
RENCONTRES INÉDITES VIII
Glinka comme Elgar sont des compositeurs trop souvent mis de côté. Ils ont pourtant tous deux été pionniers dans la construction musicale de leur pays. Les grands noms de la jeune génération, Randall Goosby, Anastasia Kobekina, Edgar Moreau, Alexander Malofeev entre autres, les mettent en valeur lors du huitième épisode des Rencontres Inédites.
Programme
Entracte
EDWARD ELGAR (1857-1934)
Distribution
- Randall Goosby violon
- Paloma So violon
- Máté Szücs alto
- Anastasia Kobekina violoncelle
- Edgar Moreau violoncelle
- Brendan Kane contrebasse
- Isata Kanneh-Mason piano
- Alexander Malofeev piano
Malade, affaibli, Glinka trouve dans les années 1830 refuge près du Lac Majeur. Et y rencontre De Filippi, la fille de son médecin, de laquelle il s’éprend. La jeune femme, belle et cultivée, lui fait retrouver une certaine énergie créatrice, et il compose ce Sextuor à la formation très originale. Quelques années plus tard, Glinka est de retour en Russie et marque l’histoire de la musique de son pays avec ses opéras Une Vie pour le Tsar et Ruslan et Ludmila. Le Sextuor se démarque par ses savoureuses surprises, comme cet interlude tzigane au beau milieu d’un mouvement lent inspiré par Beethoven, ou encore cette mélodie modalisante d’inspiration russe dans le Finale.
Bien que composé en 1918, le Quintette d’Elgar fut inspiré par le calme et la douceur des après-midi d’été que le compositeur passait dans le Sussex. On y retrouve la fraîcheur et l’envie d’aventure d’un Dvořák, tandis qu’Elgar aurait caché dans les quatre notes initiales du piano une citation du Salve Regina, motif qui s’avère structurel pour l’avenir de l’œuvre. Dans le mouvement lent, Elgar expose un motif très expressif, qui n’est pas sans rappeler le Concerto pour Violoncelle ou les Variations Enigma, explorant, aux dires d’un de ses proches amis, « toutes les émotions élevées dont l’humanité est capable. La musique les traduit avec tant de vérité et de sincérité et exprime tellement mieux que des mots le sens caché des choses qu’elle semble être un message d’un autre monde » . Le Finale substitue à la brillance enflammée d’un Brahms le raffinement des textures, s’appuyant sur une harmonie grandiose et une écriture pour cordes concentrée pour donner à son œuvre la ferveur des plus grandes.