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piano

YUNCHAN LIM

Bach

Quelques heures après le récital de son professeur Minsoo Sohn, Yunchan Lim escalade un autre Everest du piano : les Variations Goldberg. Le choix parfait pour celui qui avouait il y a peu avoir pour but que sa musique « devienne plus profonde…et si ce désir touche le public, j’en serai pleinement satisfait »

Programme
JOHANN SEBASTIAN BACH (1685-1750)
Variations Goldberg BWV 988

Concert sans entracte


© medici.tv

Qu’est ce qu’un grand classique? D’abord une œuvre aux proportions parfaites, à l’équilibre harmonieux. Pour ses Variations Goldberg, Bach fait encore mieux. Usant de procédés mathématiques si complexes qu’ils ne seront reproduits que par les dodécaphonistes de la Seconde École de Vienne, près de deux siècles plus tard, Bach fait s’enchaîner une mélodie et 30 variations, reliant miraculeusement chacune des variations à une mesure précise de la mélodie en question, explorant le cercle tonal comme différentes traditions de chants et de danses avec une inventivité et une liberté sans pareille. Un grand classique sait également superposer différents niveaux de lecture, sachant être pertinent pour le néophyte comme pour le mélomane le plus aguerri. On peut évoquer pour ce point l’ultime variation, un contrepoint terriblement complexe sur des chansons populaires en vogue à l’époque de la composition, comme une façon de désacraliser l’insolent génie de la partition. Un grand classique, enfin, conserve une part de mystère. On ne sait jamais précisément quelle facette de cette somme de l’histoire de la musique l’interprète décidera-t-il de révéler. Il est ainsi d’autant plus intriguant de savoir de quelle manière le météore Yunchan Lim, qui s’est distingué par la profondeur foudroyante de son discours musical, a abordé une oeuvre qui l’attire de façon quasi-magnétique depuis sa victoire au concours Van Cliburn.